CQFB : ce qu'il faut boycotter : LES BANQUES

Publié le par Michel Debray




Pour des raisons familiales et personnelles, je suis très attaché à la Banque Populaire. Je fus même arrière-droit de son équipe corporative en Franche-Comté ; c’est dire si son destin me tient à coeur . Sa disparition dans un magma voulu par l’Etat dans une fusion avec la Caisse d’Epargne ne me laisse donc pas indifférent.
Qu’est donc, à l’origine, la Banque Populaire ? Une banque à vocation coopérative, très décentralisée. Créée par des artisans et des commerçants, elle a longtemps boudé la bourse puisque ses propriétaires en sont les clients qui le souhaitent (qu’on appelle les sociétaires). En 1981-82, les lois de nationalisation du gouvernement Mauroy ne concernèrent pas les Banques Populaires. Les banques mutualistes y échappèrent aussi : Mauroy était proche de Rocard et Delors et donc de la seconde gauche, davantage attachée au secteur coopératif et mutualiste qu’à la toute-puissance jacobine de l’Etat. On note au passage que l’actuel gouvernement fait exactement l’inverse en ne prenant pas de participations dans les banques capitalistes (au sens strict du terme) et souhaitant acquérir 20 % de ce qui devrait devenir le second groupe bancaire français.
 
Natexis, quel gâchis !
Il faut dire que la Banque Populaire n’est plus guère fidèle à ses racines coopératives car elle a bien dû s’adapter au néolibéralisme mondialisé. Tout d’abord la proximité a commencé à s’éloigner (sic). La Banque Populaire de Franche-Comté, où j’avais fait virer mon premier salaire, est devenue Banque Populaire de Franche-Comté, du Mâconnais et de l’Ain. Jusque là, cela ne me gênait pas, le siège était encore chez nous. Chauvinisme, quand tu nous tiens ! Mais quand elle est devenue Banque Populaire de Bourgogne-Franche-Comté et que Dijon en devint ville-siège, j’ai vraiment commencé à faire la gueule. La proximité était devenue une fiction. La chasse aux coûts, aux économies d’échelle, passait avant toute préoccupation. Dans le même temps, la philosophie coopérative de la banque s’étiola encore davantage lorsqu’elle prit le contrôle de Natexis, banque d’affaire cotée en bourse et chargée d’en faire de plus belles qu’avec ses clients . Natexis fusionna ensuite avec Ixis, son alter-ego de la Caisse d’Epargne pour donner naissance à Natixis, laquelle se distinguera plus tard comme la plus avide en produits pourris subprimisés. Quel gâchis ! Ainsi pour s’a-da-pter à la mondialisation, cette banque a renié son souci de proximité géographique et à son essence coopérative, lesquelles devaient coûter trop cher. Trop cher ? Jamais aussi cher que les pertes engendrées par les folles aventures des courtiers de Natixis ! Ainsi, au risque de passer pour un doux rêveur (au pire) ou un fieffé réactionnaire (au mieux), je continuerai d’affirmer la tête sur le billot que ma banque aurait mieux fait de ne pas chercher à s’a-dap-ter et qu’elle s’en porterait beaucoup mieux aujourd’hui.
 
Pérol, l'inventeur de la dette Natexis
Pour conclure sur le chapitre des mauvaises nouvelles, le JDD nous apprend que François Pérol , actuel secrétaire général adjoint de l’Elysée, pourrait prendre la tête du nouveau groupe Ecureuil-Banque Populaire. Aujourd’hui, on lui conteste la légitimité de prendre la tête d’un groupe dont il a lui-même préparé la fusion, mais il y a encore plus grave : le journal Marianne nous avait instruit du rôle que ce dernier avait également joué dans le montage financier donnant naissance à Natixis. On devine aussi que Monsieur Economie de la galaxie Sarko ne devait pas être étranger au programme économique du candidat Sarkozy, lequel vantait le crédit hypothécaire et donc les subprimes . Décidément, le pompier pyromane, c’est à la mode.


Mardi 24 Février 2009 - 09:51
Antidote - Marianne2



J'ai quitté la BP il y a 12 ans. Ayant un compte aux CCP (aujourd'hui Banque postale) j'avais pris un compte à la BP pour un prêt immobilier. Elle me l'a refusé (Agence de Beauvais). C'est la SOVAC (créée par André Citröen !) qui nous a prêté l'argent en 1989, d'abord à 15 % d'intérêt ! puis à 8 % quand j'ai renégocié.

Inutile de dire qu'avec deux traitements d'instits, trois enfants en cours d'étude ou en chômage, nous avions 2 000 francs par mois pour subsister.

Un vendredi soir (1990 je crois), je reçois un coup de fil de la BP me disant que mon compte doit être approvisionné d'ici lundi ! Deux traites n'ont pas été honorées (en fait des retards de prises en compte de chèques). Je dois trouver 10 000 francs pendant le week-end !

Grâce à mon carnet d'adresses, le mercredi, mon compte est crédité de 50 000 francs à taux 0 ! Le salopard de la BP qui avait un oeil gourmand sur notre maison au bord de la mer l'a dans le fion !

Après un plan de rigueur terrible, nous apurons nos dettes et nous fermons le compte bancaire. Retour à la Poste. Nous y sommes toujours. Frais de compte : 5,50 euros par an ! Pas de découvert autorisé sur la carte visa.

La Caisse d'Epargne a ponctionné 1 800 euros en six mois à plus jeune mon fils alors en instance de divorce, père de 2 enfants et au chômage. Retard de paiement. Aggios. Nous avons comblé de déficit et l'avons fait sortir de cette galère. La Caisse d'Epargne se targuait alors d'"aider les jeunes". Salauds !

La Banque postale offre maintenant des prêts.

Si vous n'avez pas trop de crédits, fermez vos comptes bancaires et rejoignez la Poste.
Avant qu'elle soit totalement privatisée...
Ou encore retirez immédiatement en liquide le fric dont vous avez besoin afin de ne pas laisser la banque faire du profit sur votre dos.

J'ajoute que nous devrions tous exiger la dispartition du racket pur et simple que constitue l'obligation de posséder un compte bancaire. Mes premières payes, j'allais les tirer en liquide à la Poste, grâce à un mandat administratif. Au nom de la prétendue sécurité que l'argent liquide n'offrirait pas face à la monnaie fiduciaire (celle qui repose sur la confiance, à laquelle on peut se "fier", tu parles, Charles !  parlez-en aux crétins avides qui ont accepté les yeux fermés des produits spéculatifs pourris) : chèques, cartes de crédit... on a supprimé peu à peu les règlements en billets et en pièces. C'est une atteinte à la liberté individuelle et, je le rappelle, une sorte de vente forcée. Comme du reste, les assurances obligatoires.

Quand on voit quelle confiance on peut accorder aux institutions financières, on est en droit d'exiger une véritable sécurité bancaire sans contrepartie.

M.D.


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