Réponse de Jacques Téry - NPA

Publié le par Michel Debray


Réponse à l'article précédent


J'ai essayé de faire un commentaire sur ton blog concernant le bilan que tu fais des élections européennes et du NPA, mais j'ai foiré techniquement parlant ; c'est pour cela que je préfère m'adresser directement à toi par ce mail.

En ce qui concerne le bilan des élections proprement dit, je ne vais pas m'apesantir car je t'ai déjà envoyé plusieurs documents à ce sujet ; en résumé : pas de dynamique du Front de Gauche (6,05%) qui ne fait que retrouver le score du seul PCF de 2004 (5,9%) ; une nette progression du courant révolutionnaire qu'incarne aujourd'hui le NPA puisque LCR+LO faisaient 2,56% en 2004 alors que le NPA seul fait en 2009 4,98% (et LO 1,2%) ; un score du NPA pas aussi élevé que celui auquel on pouvait s'attendre à cause de l'abstention d'une grande partie de notre électorat (73% de ceux qui avaient voté Olivier en 2007 ; 70% des 18-24 ans, 72% des 25-34 ans ; 69% des ouvriers, 66% des employés), abstention qui a été pour certains une manière de marquer leur désapprobation vis à vis de l'Europe telle qu'elle se construit et qui pour d'autres s'explique par le fait qu'ils ne se rendent pas compte du lien qu'il y a entre les mesures de régression sociale qu'ils vivent au quotidien et les décisions de la Commission européenne.

Ensuite, là où je suis en profond désaccord avec toi, c'est quand tu écris que les militants n'ont pas eu leur mot à dire dans le choix des orientations prises lors du congrès constituant ! Je voulais quand même te rappeler, même si tu n'as pas eu l'occasion d'y participer puisque tu as adhéré au NPA après son congrès fondateur, que, lors de la préparation du congrès, tous les adhérents ont eu la possibilité, dans leur comité, de voter sur un certain nombre de questions clés, et notamment sur "l'amendement dit de Clermond-Ferrand" qui proposait notre participation au Front de Gauche (et qui avait d'ailleurs obtenu 15% des voix). Il n'y a pas donc pas eu de déni de démocratie.
 
Autre point sur lequel je ne suis pas d'accord, c'est quand tu dis que nous serions réfractaires à d'autres formes d'actions que les manifs traditionnelles ; en effet, les militants de l'ex-LCR et qui sont aujourd'hui membres du NPA ont toujours été partie prenante de ce que certains ont appelé les Nouveaux Mouvements Sociaux (féminisme, sans-papiers, droit au mouvement anti-guerre, comité de soldats dans les années 70, défense des droits des homosexuels, des immigrés, fauchage de maïs transgénique, act-up etc... et plus récement opérations grignotage pour dénoncer les marges bénéficiaires de la grande distribution), et dans ce cadre nous avons pleinement mené des actions de désobéissance civile ; et plus récemment nous avons d'ailleurs été les seuls à soutenir clairement, sans tergiverser, les séquestrations des dirigeants d'entreprises par les salariés en lutte pour garder leur emploi.
 
Sinon, ton article pose un certain nombre de questions tout à fait intéressantes sur le "centralisme démocratique" et sur le "fonctionnement en réseau" ; aussi, pour alimenter le débat, tu trouveras en fichiers-joints :
- un article intitulé "formes réseaux et formes partis" de Samy Johsua et de Pierre Rousset qui montre bien les avantages mais aussi les limites du fonctionnement en réseau;
- une réponse de Daniel Bensaïd à Raoul Marc Jennar quand celui-ci, avant d'adhérer au NPA et d'en être la tête de liste dans la région Sud-Est, se posait un certain nombre de questions sur ce qu'était à l'époque la LCR, réponse qui permet d'aborder notamment la question du centralisme démocratique ;
 
Si tu peux livrer tout cela aux lecteurs de ton blog, ça serait sympa ...
 
Amicalement,
 
Jacques.

 

 

Publié dans Metteux d'fu

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