Non au libéralisme !

Publié le par Michel Debray


Les rafistolages ministériels, la prétendue moralisation de la finance internationale, les mesures de redistribution sont des cautères sur une jambe de bois. Certes, il existe une crise conjoncturelle due aux excès des banques, aux martingales des traders, à la titrisation de tout et de n’importe quoi. Mais la crise structurelle existe depuis plus de deux décennies, en fait, depuis la mise en place d’une libéralisation outrancière de l’économie, l’ouverture des frontières, la concurrence acharnée qui a pour conséquence la chute des salaires, la casse systématique des services publics.

 

Tout cela a été acté en Europe par le traité de Lisbonne que certains peuples ont refusé avec force et que d’autres ont subi par le truchement de leur parlement. Les maux dont souffrent nos sociétés sont intimement liés au néolibéralisme qui a rompu avec les idéaux de l’après-guerre.

 

C’est pourquoi il n’y a pas d’autre issue qu’une rupture radicale avec cette politique criminelle. C’est la voie qu’ont choisie certains pays d’Amérique du Sud qui en ont été les victimes via l’impérialisme américain.

 

Cela signifie très clairement qu’il faut  renationaliser sans contre-partie ce qui a été privatisé, anéantir VRAIMENT les paradis fiscaux qui siphonnent les recettes fiscales, redonner au politique la gestion de la monnaie, contrôler les activités bancaires et financières, recouvrer les dettes concernant la Sécurité sociale, réduire les ambitions des assureurs et des laboratoires pharmaceutiques en matière de santé, promouvoir sérieusement la recherche et l’enseignement, définir une pédagogie de la connaissance et du civisme, maîtriser la propagande médiatique en renationalisant les chaînes privées (cf. TVSur au Vénézuela), promouvoir la démocratie participative au détriment d’une démocratie représentative dont on constate aujourd’hui les limites et les dérives, évaluer et responsabiliser personnellement le personnel politique et administratif…

 

Cela suppose une volonté et un courage politique dont la social-démocratie se présentant comme la seule alternative politique n’a guère fait preuve jusque présent et dont nous avons toutes les raisons de nous méfier. Autrement dit, nous avons plus besoin en Europe d’un Hugo Chavez, d’un Evo Morales que d’une Martine Aubry ou d’un Zapatero.

M.D.

Publié dans Ein'hui

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