Touche pas à ma Picardie ! - suite

Publié le par Michel Debray


"La proposition de démanteler la Picardie en rattachant, la Somme au Pas-de-Calais, L'Oise à l'Île de France et l'Aisne à la région Champagne-Ardenne a déclenché des réactions passionnées tant à gauche qu'à droite jusqu'à la plus haute sphère politique.


La région Picardie a fait beaucoup parler d'elle au milieu de la semaine dernière tout d'abord dans les médias nationaux puis c'est toute la région qui s'est mobilisée. Dans le département de la Somme, on ne décolère pas, il ne se passe pas une réunion sans que le sujet soit abordé. Ce courroux vient du rapport Balladur portant sur la réforme territoriale qui ne sera présenté que ce jeudi au Président de la République mais depuis mercredi dernier le document qui circule sur ce rapport et son interprétation a fait l'effet d'une bombe. La disparition la Picardie n'y serait pas clairement évoquée pourtant il y a matière à s'interroger. En effet, par souci d'économies ce rapport propose de réduire le nombre de régions de 22 à 15. Pour M. Balladur qui n'hésite pas à employer le mot de 'bobards"

En évoquant ce document lors de ses interventions télévisées, précise que ce rapprochement ne se ferait que sur la base du volontariat. Ce rapport prévoirait bel et bien d'avoir des régions de 3 à 4 millions d'habitants alors que la Picardie n'en compte que 2 millions. Dans un premier temps, Caroline Cayeux (UMP) présidente du groupe "Aimer la Picardie" s'est aussitôt insurgée. Elle a battu le rappel multipliant les communiqués avant de se dire rassurée à la suite de l'intervention télévisée de M. Balladur. "Je reste prête à me mobiliser si la menace d'un démantèlement venait à être de nouveau évoquée" nous a-t-elle précisé dans un communiqué.

"Nous ne sommes pas volontaires"
Mme Cayeux ajoutait qu'elle avait par ailleurs rencontré M. Dominique Perben, membre du Comité Balladur, qui l'a rassuré sur les intentions du Comité. "Le but de ses travaux est, à la demande du Président de la République, de proposer des simplifications au «mille-feuilles» administratif que les Français et les élus ne comprennent plus. Rien ne sera fait sans une consultation la plus large possible des élus, de la population, et des acteurs sociaux et économiques qui font la Picardie. Je prends note que les fusions de région n'auront lieu que sur la base du volontariat. Nous ne sommes pas volontaires !" déclare-t-elle.

Le président de Région, Claude Gewerc et ceux des trois départements Yves Daudigny, Yves Rome et Christian Manable, respectivement président de L'Aisne, de l'Oise et de la Somme font front commun, ils s'associent pour déclarer "nous réaffirmons solennellement notre attachement à la Picardie. Les débats sur le Schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire, montrent l'atout que représente notre région pour construire un autre modèle de développement, au coeur de l'Europe des capitales. Les grands chantiers qui nous réunissent sont la démonstration de la cohérence forte de la Picardie"
 Ils rappellent au président de la République "le rôle majeur que jouent nos collectivités notamment pour le développement économique et l'emploi"
Puis ils regrettent par ailleurs 'qu'au moment où il n'est plus que jamais nécessaire de mobiliser tous les acteurs publics pour répondre à la crise, le gouvernement gaspille les énergies dans un faux débat sur la taille et le niveau des collectivités.

Pétition sur internet
La pétition sur internet "Touche pas à ma Picardie" avait déjà réuni ce mercredi 4 mars, 61 952 signatures. Les personnalités comme Jean-Pierre Pernaut, journaliste de TFI , ou encore Charles Baur, précédent président de région ont également fait des déclarations s'opposant avec fermeté à l'idée même de cette proposition. Puis il y a ceux qui n'imaginent même pas que l'on puisse supprimer la Picardie mais il y a aussi tous ceux qui sont prêts à se mobiliser.
Lors de la cérémonie d'honorariat de maire de Fressenneville à Noël Ricouard, la vice présidente du conseil régional. Annie-Claude Leuliette indiquait "cette reconnaissance a d'autant plus de valeur qu'elle intervient au moment où un vent venu d'ailleurs, pas très au fait de la réalité de nos vies, nous menace de disparition. Je ne doute pas que les Picards, sauront dire ensemble que nous refusons sa disparition d'un trait de plume parisien et technocratique".
Emmanuel Maquet, maire de Mers-les-Bains et conseiller général d'Ault a évoqué le sujet lors de la dernière réunion de conseil municipal ": nous ne voulons pas être l'enfant pauvre du Pas de Calais". "

C. Legrand - L'INFORMATEUR (Eu 76)

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Publié dans Nou Poéyis

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