Académie des Lafleur

Publié le par Michel Debray

En 1991-92, au sein de TERTOUS, j'ai proposé, sur le modèle du Prix Orange et du Prix Citron jadis décernés par les journalistes aux personnalités, de créer les Lafleur ed'bren (de merde) et les Lafleur ed'chuc (de sucre) afin de stigmatiser ceux qui nuisent ou nient la culture picarde ou de récompenser au contraire ceux qui la promeuvent.
Lafleur est la marionnette amiénoise, c'est un Guignol picard.
"Bien matcher, bien boére pis né rien foére !"
M.D.



"L'académie  se tiendra en banquet annuel le Vendredi 20 Mars au bar le Panoramic "chez Fifine", 2 grande Rue 80460 Ault en décentralisé, une première académique à 20h00.

Si vous le désirez , vous pouvez réserver une chambrée à 20 mètres de là, à l'hôtel de Paris à l'adresse suivante:
hoteldeparis@orange.fr au prix de 43 euros la nuit pour 2  et 7 euros de petit déj.
Nous décernerons chés lafleur ed brin et pi ed chuque pour la saison écoulée; il y a de la matière  cette année.
Une tenue militarisée ou ressemblante ou anti-militarisée est souhaitée.
J'attends vos inscriptions rapidement pour que "Fifine" puisse commander ses moules et ses frites.
Adé, Macdelmotte."




Bonjour,
 
Nous serons au Salon du Tourisme de Reims où la Bresle maritime est invitée d'honneur.
 
En tant que créateur de l'idée du Lafleur ed'chuq et du Lafleur ed'bren en 1991-92, date à laquelle nous avons eu la une du Courrier picard et un retentissement national jusqu'à Perpignan en décernant ch'Lafleur ed' bren à Jack Lang, je continue à penser qu'en se contentant de décerner ces prix de façon confidentielle et extrêmement locale, non relayée par la presse, l'Académie a perdu l'occasion de défendre médiatiquement la cause de la culture picarde avec humour et ironie mordante. Ch'Lafleur ed'chuc avait été offert à Jean-Pierre Pernaut pour sa défense de la Picardie sur TF1 (que par ailleurs je boycotte depuis depuis des années).
 
J'ajoute que nous avions créé un moule pour fabriquer un Lafleur en chocolat qui aurait pu devenir une spécialité picarde. Il semble qu'il n'y ait pas eu de suite...
 
Ce sont les raisons pour lesquelles je n'ai plus répondu aux invitations de l'Académie.
Il faut savoir ce qu'on veut : demeurer dans l'esprit gaulois sympathique et oublier que nos ancêtres furent vaincus et assimilés, ou être plus conquérants, plus hardis, plus combatifs comme les Francs ou les Vikings.
 
Et cette année, si Sarkozy le Magyar et Balladur le Levantin qui prétendent sceller le sort de NOTRE Picardie ne sont pas récompensés par un super-Lafleur de super-bren, si  cela n'est pas repris médiatiquement de la façon la plus éclatante, alors nous pourrons nous attendre à être dilués dans les régions voisines.
 
Je reviens de Bretagne (Côtes d'Armor, Finistère). J'y ai constaté avec la même tristesse picarde que la Bretagne (à peine bretonnante, je n'y ai pas entendu le moindre de mot de dialecte) possédait une signalétique urbaine et routière bilingue que nous n'avons jamais su imposer. Ne nous y trompons pas : cette sorte de résignation désabusée autour d'un keup d'chide qui nous réunit quelquefois aboutit à ce que des gens sans vergogne puissent envisager tranquillement de rayer une région, une culture, un patrimoine intellectuel d'un trait de plume.
 
Je souhaite longue vie à l'Académie.
 
Salut & fraternité.
 
Michel Debray



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Publié dans Nou Poéyis

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